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Un bûcher pour Versailles

Anne Villemin-Sicherman

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(Thriller historique-collection Haret Noir)
6 février 1784. Á Metz, la rue de la Baue brûle et l’on trouve le cadavre de Phélipette de Rosemain, une femme d’affaires, dans les cendres. Les rumeurs vont bon train à propos des activités énigmatiques qui conduisaient la victime à la cour de Louis XVI. 
Augustin DUROCH, artiste vétérinaire, commence son enquête à la demande d’une banquière juive de Metz qui avait octroyé un prêt conséquent à la victime. 
À Versailles, les aristocrates s’impatientent, car leurs affaires ne suivent pas le cours attendu. Calonne, fastueux personnage, ministre des Finances de Louis XVI, est visé par les pamphlets et les cabales destinées à le discréditer aux yeux du roi. Éléonore, sa maîtresse, part le rejoindre à Versailles. Quel jeu jouera-t-elle ? Qui traite dans l’ombre ? Inquiet, le ministre Calonne s’adresse lui aussi à Augustin DUROCH, qu’il estime depuis longtemps pour sa sagacité et sa loyauté.
En chemin, à Versailles, à Paris, DUROCH affrontera de nouveaux périls. Sa route croise celle de personnages historiques hors du commun, jusqu’au Marquis de Sade qui lui offrira un secours inattendu.
Avec le soutien du Ministère de la culture et de la communication-Direction régionale des affaires culturelles du Grand Est 

Anne VILLEMIN SICHERMAN, Un bûcher pour Versailles, 
Editions La Valette, 2017, 522 p.
                        Les Cahiers Lorrains avaient déjà eu l’occasion de rendre compte du premier roman historique de cet auteur dans son numéro 2015-3/4. Madame Villemin Sicherman a créé un personnage original, Augustin Duroch, « artiste vétérinaire », émérite dans sa profession mais doté également d’un sens aigu de l’observation et de l’analyse qui fait de lui un précieux collaborateur dans une enquête de police. Car si Sherlock Holmes est un détective privé sous la plume de Conan Doyle, si Hercule Poirot est un ancien policier belge sous celle d’Agatha Christie, rien ne semblait a priori destiner un vétérinaire à devenir ainsi un fin limier. C’est donc l’originalité du personnage, alliant le goût de l’auteur pour les intrigues policières à sa volonté de mettre en scène un vétérinaire, par piété filiale car elle-même fille et petite- fille de ces professionnels, ainsi qu’à son amour pour Metz, sa région, l’Histoire et particulièrement celle du XVIII° siècle.
                        Nous voici plongés au cœur de l’hiver 1784, puisqu’à son habitude notre auteur respecte les unités de temps (toute l’intrigue se dénoue en six semaines), d’action (une cabale destinée à nuire au très contesté Calonne, surintendant des finances de Louis XVI après avoir été douze ans intendant à Metz) et cette fois-ci un peu moins de lieu, puisqu’elle nous fait voyager de Metz à Versailles et Paris.
                        Nous ne tenterons pas ici de narrer les multiples épisodes de l’intrigue policière allant de rebondissements en rebondissements, ce qui est le propre de ce genre de récit, mais est ici particulièrement compliquée, donnant peut-être lieu au seul point pouvant nuire à ce livre. Par contre on savourera la plume enjouée qui nous conte les embarras de Paris comme un second Boileau, les descriptions minutieuses des vêtements que l’on porte à la Cour, la décoration ornant les appartements des courtisans, leurs meubles de marqueterie et les somptueux repas et buffets qui feront venir l’eau à la bouche des gourmets. Le tout est entrecoupé d’expressions aujourd’hui désuètes mais qui plongent le lecteur dans une ambiance historique très convaincante, d’autant plus qu’à son ordinaire, l’auteur mêle allègrement le réel et l’imaginaire, faisant se côtoyer des personnages ayant existé, Calonne au premier chef, mais aussi l’intendant Pont de Monderoux, l’évêque Joseph de Montmorency-Laval, voire deux ecclésiastiques protagonistes d’un scandale qui avait secoué la ville, mais presque quarante ans plus tôt.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le roman historique est un genre difficile. Reste-t-on trop près de l’Histoire que l’on lasse, s’en écarte-t-on trop et l’on prend le risque de l’invraisemblance. Il y a un délicat équilibre à trouver ; il semble que madame Villemin Sicherman l’ait acquis.
                        Jean-Bernard LANG

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